Digit’Owl : interview de Maryline Perenet, fondatrice
Entretien avec une entrepreneuse dont la croisade ed-tech fut récemment remarquée et approuvée par le Président Emmanuel Macron
Créé avec l’intention de démocratiser l’apprentissage numérique auprès des enfants, des enseignants et des parents, Digit’Owl associe une pédagogie innovante, des outils ludiques et efficaces, des tarifs accessibles et une plateforme sur un modèle premium (associant des contenus de qualité gratuit et des modules payant) afin d’instaurer pas à pas une révolution numérique dans toute la France et les pays limitrophes. Maryline Perenet, la fondatrice de Digit’Owl nous explique plus en détail sa vision et son ambition d’impact sociétal.
Q1 : Pourquoi trouvez-vous fondamental que tous les enfants aient une culture du numérique ?
Maryline Perenet : Avoir une culture numérique commence par en connaitre l’histoire : en effet, savoir que le numérique débute avec Jules César et se poursuit aujourd’hui avec Elon Musk, chacun à sa façon un véritable pionnier de l’algorithme, permet aux enfants de prendre à la fois du recul et de comprendre la nécessité de s’adapter aux évolutions. Elle inclut également l’apprentissage des algorithmes et du code afin d’avoir une bonne analyse de ce qu’est la programmation. Pour que cette initiation soit réussie, nous avons développé nos propres méthodes pédagogiques qui tiennent compte des spécificités des enfants, de 5 ans à 17ans.
Q2 : Vous préconisez de commencer l’apprentissage dès la maternelle. Pourquoi ?
Maryline Perenet : l’inclusion et la mixité dans la société sont essentielles pour moi et je suis convaincue qu’avoir une culture digitale est une des meilleures façons d’atteindre cet objectif sur le long terme. L’école étant le passage obligé de tous les enfants et le Plan Numérique de François Hollande de 2015 ayant créé l’opportunité de l’enseigner, nous avons concentré notre action sur le déploiement de notre offre auprès de toutes les écoles – publiques ou privées et de tous les élèves – donc durant les heures de classe. En 4 ans, et avec très peu de moyens au départ, nous avons réussi à convaincre plus de 40 écoles en France et en Belgique d’instaurer nos ateliers et la demande ne cesse de croître.
Donner très tôt les clefs de l’apprentissage de la pensée informatique aux enfants leur permet de renforcer leur confiance en soi, leurs capacités d’adaptation et de conserver leur esprit critique alors qu’ils seront, en grandissant, de plus en plus devant leurs écrans. C’est là le premier impact social de Digit’Owl.
Q3 : Vous avez mentionné avoir développé une méthode Digit’Owl : en quoi est-elle différente ?
Maryline Perenet : Le premier point est qu’elle a été conçue pour ne pas nécessiter d’écrans au primaire – un paradoxe en apparence – et ce pour deux raisons. La première, seulement 28% des classes sont équipées en informatique, un obstacle à ma volonté de rendre l’initiation au numérique accessible à tous. La seconde est qu’apprendre par les mains, avec une pédagogie inspirée de la philosophie de Maria Montessori, permet un apprentissage ludique et durable, très adapté aux besoins d’enfants en primaire.
Le deuxième point est que nous nous sommes également basés sur la « Steam Education » une approche mélangeant les sciences, la technologie, l’ingénierie, les arts et les mathématiques qui est très utilisée aux Etats-Unis et qui nous a aidés à concevoir un enseignement en mode projets. Au-delà de son efficacité avérée sur l’apprentissage du numérique, cette pratique permet aux élèves de développer leur agilité et la capacité à « think out of the box », soft skills qui nous paraissent également fondamentaux pour les préparer au monde de demain.
Pour le collège, nous avons conçu un parcours d’ateliers sur le temps scolaire pour approfondir les apprentissages acquis en primaire et qui aide à ancrer comment faire bon usage des écrans et outils informatiques – c’est la mise en œuvre de la culture numérique. Enfin, pour le lycée, nous proposons des cours, toujours fondés sur des pédagogies alternatives, en visioconférence afin que les jeunes puissent bénéficier de l’enseignement Digit’Owl sur tout le territoire national car l’inclusion c’est aussi un sujet de géographie.
Q4 : Au fond Digit’Owl c’est l’accès à la culture numérique pour tous – que ce soient les maitres, maitresses et profs qui se forment eux-mêmes via votre formation pour enseigner, ou les parents qui font les cahiers pédagogiques avec leurs enfants. Etait-ce votre dessein initial ?
Maryline Perenet : Oui, bien sûr, c’est la stratégie du rayonnement pour un impact sociétal toujours plus grand ! Nous avons choisi de distribuer notre pédagogie via trois canaux principaux – les ateliers en présentiel, l’édition scolaire et l’e-learning – afin de donner à toutes les filles, femmes, garçons et hommes de 5 ans à 95 ans l’opportunité de s’initier aux algorithmes et codes. Et ça marche : il y a des grands-mères qui achètent des cahiers Digit’Owl Grande Section-CP pour elles-mêmes car elles souhaitent s’auto-former au numérique et mieux comprendre le monde dans lequel elles vivent.
Ce rayonnement est accéléré par un positionnement prix volontairement accessible tant pour les enseignants puisque l’abonnement est calibré pour leurs budgets que pour les particuliers et renforcé par une très riche offre de contenus de qualité gratuits sur notre plateforme.
La finalité de Digit’Owl c’est que tout le monde accède à la citoyenneté numérique et soit capable de maîtriser les outils pour trouver un premier stage ou le job de ses rêves, comprendre le fonctionnement des publicités internet pour ne pas céder à toutes les offres, savoir se faire une opinion politique éclairée, maintenir son employabilité et garder son esprit critique.