Pourquoi investir dans les energies renouvelables ?
Interview de Laure Verhaeghe ; Co-fondatrice et Directrice générale de Lendosphere
Urgence climatique, indépendance énergétique, paysage réglementaire et compétitivité : les énergies fossiles n’ont plus leur place au 21ème siècle, et la transformation du système énergétique s’accélère. Cette transformation se traduit en dizaines de milliards d’investissements par an, notamment dans le solaire et l’éolien. C’est une bonne nouvelle pour la planète et pour 123 IM, qui propose des investissements en direct dans les projets d’énergies renouvelables portés par les acteurs reconnus du secteur, conciliant durabilité et rendement de façon mesurable.
Qu’est-ce que le réchauffement climatique ?
C’est l’augmentation de la température moyenne de la Terre, qui a enregistré une hausse de +1,1°C depuis la fin du 19ème. Cette augmentation rapide résulte majoritairement de la combustion accélérée des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz), responsable de 75 % des émissions de gaz à effet de serre.
La dernière décennie a été la plus chaude jamais enregistrée : ce réchauffement entraîne des modifications profondes, voire irréversibles, des équilibres climatiques (fonte des glaciers et de la banquise, élévation du niveau des océans, modification des courants océaniques, etc.) et engendre des dérèglements climatiques plus fréquents et plus intenses (sécheresses, inondations, canicules, tempêtes, etc.). Les conséquences humaines et économiques de ces dérèglements s’accroissent (30 millions de personnes déplacées en 2020, et 270 Mds$ de dégâts en 2021). La moitié de la population humaine vit déjà dans des contextes très vulnérables aux changements climatiques.
Source : Climate.gov
Comment réduire rapidement les émissions de CO2 ?
L’Accord de Paris, adopté en 2015 par 196 pays, fixe un objectif sur lequel s’accordent les scientifiques pour garder une planète viable : limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2°C, de préférence à 1,5°C, d’ici 2100. Mais la trajectoire actuelle des émissions de CO2 nous entraîne plutôt vers un monde à + 3°C avant la fin du siècle. Pour respecter l’Accord de Paris, il faut atteindre la neutralité carbone, ou « Net Zéro », en 2050. Cela se traduit par une absence totale de tout nouveau projet d’énergie fossile dès aujourd’hui, par l’arrêt des ventes de voitures thermiques neuves à partir de 2035 ainsi que par une accélération sans précédent des technologies d’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Il faut ainsi multiplier par 4 la puissance annuelle installée en éolien et en solaire entre 2020 et 2030 (soit 630 GW solaires et 390 GW éoliens supplémentaires par an d’ici 2030).
Cette nécessaire transition énergétique est également une opportunité économique : la décennie 2010 à 2020 a été marquée par une réduction exceptionnelle des coûts des technologies éoliennes et solaires (respectivement de -55 % et -85 %), qui sont devenues des concurrentes directes des combustibles fossiles, hors soutien public. Cette compétitivité explique la prédominance des énergies renouvelables dans les investissements mondiaux : en 2021, elles représentent 70% des 530 Mds$ investis globalement dans de nouvelles capacités de production électrique. D’ici 2030, il faut multiplier par 3 à 6 ces investissements dans la lutte contre le réchauffement climatique pour tenir les objectifs.
Sources : International Energy Agency
Quelles sont les conséquences de la guerre en Ukraine et du renchérissement des prix de l’énergie ?
« L’invasion de l’Ukraine rend la nécessité d’une transition rapide vers une énergie propre plus forte et plus évidente que jamais », selon la Commission européenne. Les énergies renouvelables apportent une réponse efficace à l’indépendance énergétique, redevenue prioritaire récemment. En valorisant localement le vent, le soleil, l’eau, la biomasse, elles limitent les conséquences des tensions géopolitiques sur l’approvisionnement en énergie et sur la balance commerciale.
La France possède le deuxième gisement éolien terrestre et le cinquième gisement solaire en Europe, mais nos approvisionnements énergétiques en gaz et pétrole ont représenté un déficit record de 43 milliards d’euros en 2021. Cette dépendance énergétique entraîne une forte volatilité des prix et se répercute directement sur les marchés et les ménages. De 50 €/MWh début 2021, le prix de gros de l’électricité (toute source d’électricité confondue) est passé à 222 €/MWh fin 2021. A titre de comparaison, le prix de l’électricité produite par les parcs éoliens terrestres retenus par la Commission de Régulation de l’Energie début 2022 s’élève à 64,5€ / MWh, et à 58,8 € / MWh pour les centrales solaires au sol.
Ainsi, chaque projet d’énergie renouvelable permet d’alléger la facture énergétique et climatique. Entre 2000 et 2019, la production d’énergies renouvelables en France a permis de réduire de 40 milliards d’euros la facture énergétique française liée aux importations de combustibles fossiles.
Sources : Commission Européenne, Commission de régulation de l’énergie.
Quelle est la politique française en matière d’énergies renouvelables ?
En France, la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité est fixée par la Politique Pluriannuelle de l’Energie. L’actuelle PPE court jusqu’en 2028, avec les objectifs suivants :
- Multiplier par 2 la puissance installée pour les énergies renouvelables
- Passer à 8% de gaz vert (contre 1% aujourd’hui)
- Réduction du nucléaire (passer de 71% à 50% dans le mix électrique)
- Sortir du charbon d’ici 2030
La France accuse du retard dans le développement des renouvelables sur son territoire et n’a pas rempli ses objectifs fixés par l’Union européenne en la matière. Pourtant, plusieurs scénarios estiment possible, techniquement et économiquement, d’atteindre une production 100% renouvelable France d’ici 2050-2060. Une loi d’accélération des énergies renouvelables est en cours d’examen.
Source : ecologie.gouv.fr.
Pourquoi investir dans les énergies renouvelables ?
Ces infrastructures sont une classe d’actifs tangibles, compétitifs, développés et exploités par des partenaires industriels de premier plan (PME ou ETI présentes depuis plus de 10 ans dans le secteur, ou filiales de grands groupes). Voici les acteurs que nous avons déjà accompagnés (source : 123 IM).
Leur technologie est aujourd’hui fiable et éprouvée, avec des améliorations de rendement substantiels en une décennie (le coût d’un kWh éolien ou solaire a diminué de 70 à 90% entre 2010 et 2021 !), assurant leur croissance exponentielle pour un mix énergétique décarboné et relocalisé.
Cette croissance forte nécessite des financements d’envergure : les investissements sont importants (CAPEX de 0,8 à 1,6 M€ par MW dans le solaire et l’éolien), financés à 80-90 % par du financement bancaire long terme et 10-20 % par des fonds propres / quasi fonds-propres.
Les installations d’énergies renouvelables apportent une bonne visibilité de leur chiffre d’affaires ainsi qu’une maîtrise des charges opérationnelles et financières sur le moyen-long terme. Cette visibilité est apportée par des contrats d’achat de l’électricité qu’elles produisent, qui en sécurisent la rentabilité tout au long de leur exploitation avec une très faible volatilité. En fin de vie, les projets font l’objet de repowering (renouvellement des machines) et de recyclage (à plus de 90 %, via des filières industrielles françaises).
123 IM cible prioritairement les projets ayant obtenu leurs autorisations foncières, administratives et tarifaires afin de limiter le risque aux périodes de construction ou d’exploitation – maintenance. La sélectivité d’123 IM repose sur plusieurs critères :
- Caractéristiques du développeur-producteur (historique, profitabilité, portefeuille en exploitation)
- Qualité de la structuration juridique et financière des projets accompagnés
- Package de sûretés mis en place (nantissement, garantie autonome, etc.)
Investir dans le capital investissement comporte un risque de perte en capital et d’illiquidité.